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Carnet de voyage : Léa Pineau, IENAC16, volontaire aux Philippines

06 février 2020 Article
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C’est avec beaucoup de bonheur que je souhaiterais ici raconter mon voyage humanitaire en tant que volontaire aux Philippines. Je suis partie le dimanche 26 mai dernier aux Philippines pour une grande aventure d’un mois et demi. Dans cette aventure, j’ai été supervisée et surtout accompagnée par la plus grande association humanitaire des Philippines : Gawad Kalinga. Elle possède de nombreux partenariats avec de grande écoles d’ingénieurs et de commerce et c’est via une demande de renfort de l’Ecole Spéciale des Travaux Publics (ESTP) que je suis partie dans cette folle aventure.

Gawad Kalinga (signifiant « Prendre Soin » en tagalog, la langue locale) est une association fondée en 2003 par Tony Meloto, très respecté au sein de l’association et aux Philippines. Elle a pour but d’éradiquer la pauvreté pour 5 millions de familles philippines d’ici 2024. Ambitieux programme n’est-ce pas ? Il s’agit en réalité de pauvreté non seulement financière mais aussi « du cœur et de l’esprit ». L’isolement social, les addictions sont aussi une forme de pauvreté contre laquelle elle souhaite lutter. Le premier moyen utilisé par l’association est l’entreprenariat. De nombreuses petites entreprises, et même une école, fleurissent partout dans les villages Gawad Kalinga. Car en effet, partout dans les Philippines, l’association fait financer des villages aux Philippines, plus de 2 500, et c’est dans l’un d’eux que j’ai été accueillie : GK Munting Paraiso. Après une formation de quelques jours pleine de bonne humeur et d’espoir et dont on retiendra « Don’t let poverty end our dreams, instead, let our dreams end poverty. » - « Ne laissons pas la pauvreté mettre fin à nos rêves, mais laissons nos rêves mettre fin à la pauvreté. », j’ai pu rejoindre cette communauté incroyable, dans laquelle je suis restée plus d’un mois.

Pour notre village, nous avons défini les missions que nous allions réaliser. Dans un premier temps nous souhaitons approvisionner la coopérative en riz sur demande des femmes du village, de façon à ce qu’elles n’aient pas à marcher sous le soleil et qu’elles puissent s’approvisionner directement au village. La coopérative est une petite boutique à l’entrée du village dans laquelle on peut trouver de la nourriture et des produits de toilette mais elle reste très limitée en choix et en stock d’où la nécessité de l’approvisionner en riz. Le riz est un ingrédient de base de tous les repas, ils en mangent au minimum 3 à 4 fois par jour (sur 6 repas car les philippins mangent souvent et font régulièrement des « gouters » dans la journée). La coopérative n’avait pas la trésorerie nécessaire pour approvisionner son stock. Sur la totalité du séjour nous avons pu l’approvisionner de 7 sacs de riz et avons renforcé tout son stock (produits ménagers, produits d’hygiène, nourriture en conserve…).

Dans un second temps, l’idée est de réparer, déplacer et améliorer l’aire de jeux des enfants qui pour le moment se situe sous les cocotiers (dangereux car les noix de coco tombent régulièrement et aléatoirement) et est constituée de deux jeux : un portique sans balançoire et un jeu de deux balances dont une cassée.

Ensuite, nous avons remarqué qu’un tas de déchets encombrait un ravin, ce qui montre que les déchets ne sont pas bien traités ni évacués du village. Nous avons appris qu’ils les brulent le soir pour s’en débarrasser, ceci laissant une odeur nauséabonde et des vapeurs très mauvaises pour l’environnement. Notre mission serait d’abord de mettre en place un tri des déchets de manière à les limiter et à faire du compost pour fertiliser les plantations déjà en place. Nous souhaitons également trouver un moyen de les évacuer du village, ceci impliquant la mise en place de containers à poubelles et une négociation avec les éboueurs de la ville qui pour le moment ne passent pas récupérer les poubelles du village. Nous avons mis en place des poubelles de tri sélectif et construit un composteur en bois de coco et bambou.

Nous avons également remarqué qu’une partie de l’église, un porche entouré de barrières en bambous, n’était pas peinte en blanc comme le reste de l’église, nous l’avons donc repeinte.

Tout le long du séjour, nous avons participé au chantier en cours : la construction de nouvelles maisons pour accueillir de nouveau habitants. Les maisons sont construites par les futurs habitants eux-mêmes, ils font preuve d’une grande solidarité et chaque habitant participe à la construction de toutes les maisons du village. Nous sommes très rapidement intégrés à l’équipe de construction.

La vie au village est très dépaysante, les règles ne sont pas les mêmes et il n’est pas toujours facile de s’y faire. Heureusement les Philippins sont d’une gentillesse, générosité incroyable : de quoi inspirer nos pays occidentaux ! Il est fabuleux d’être intégré de cette manière à une culture si différente de la nôtre, de s’adapter à un nouveau mode de vie et de finir par se sentir comme à la maison dans la maison de personnes rencontrées il y a quelques semaines à peine.

A la fin de notre séjour, nous sommes partis 10 jours visiter une autre île des Philippines, des paysages incroyables, irréels s’offrent alors à nous, nous sommes accueillis dans un autre village Gawad Kalinga sur place mais cette fois pour profiter et non travailler, le repos est bien mérité !

Avec du recul maintenant, je me dis que partir en voyage humanitaire est la meilleure manière de découvrir un pays. Au-delà de découvrir des paysages incroyables et inoubliables, j’ai surtout eu l’opportunité unique de rencontrer la population, de vivre avec eux et de me confronter à leur culture. On cherche l’exotisme dans les lieux les plus touristiques de la planète alors que des millions de gens isolés, d’une gentillesse inouïe n’attendent que de partager leur vie quotidienne et leur culture avec nous, européens. Il suffit de se lancer !

Si vous souhaitez vous lancer ou simplement satisfaire votre curiosité, je serai très heureuse de partager plus en détail mon expérience avec vous, contactez-moi (lea.pineau@alumni.enac.fr) !

 

Mon voyage en chiffre :

  • 42 jours
  • 4 villages
  • 300 nouvelles rencontres
  • 15 nouveaux amis
  • 200 parties de cartes
  • 7 nouvelles villes
  • 27 000 km

Retrouvez cet article et bien d'autres dans le Mag#27 d'ENAC Alumni !




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