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L'aéroport du futur : compatibilité aéroportuaire et espaces aériens (thème n°6)

08 juin 2020 Aéroport du Futur
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Le think tank Aéroport d'ENAC Alumni a publié l'analyse globale de L'aéroport du futur en avril dernier. Chaque semaine, découvrez un nouveau focus sur un des 11 thèmes traités.

La flotte d'avions au sol et dans les airs se diversifiera au cours des prochaines décennies. L'espace aérien inférieur pourrait devenir plus occupé au cours des 5 à 10 prochaines années. L’Urban et Rural Air Mobility (UAM/RAM) promet une nouvelle ère de mobilité avec de nouveaux véhicules qui devraient être plus sûrs, moins chers, plus silencieux et plus écologiques que les hélicoptères d'aujourd'hui. Après avoir obtenu l'autorisation des régulateurs, ils pourraient permettre une augmentation de la capacité sur les trajets intra- et peut-être interurbains qui sont bienvenus dans les zones métropolitaines denses avec des problèmes de congestion aigus. L’UAM sera assurée par des aéronefs à décollage et atterrissage verticaux électriques (eVTOL) de différentes tailles, transportant de 2 à 6 passagers ou du fret léger. Les services comprendront le taxi aérien par hélicoptères électriques avec pilote et la livraison de colis par de petits drones (sUAS).

Des hélicoptères à grande vitesse comme les convertibles ou les hélicoptères équipés de moteurs propulsifs sont également à l'horizon et complèteront l'offre VTOL avec des performances de vol plus élevées. Bien qu'ils pourraient occuper une plus petite partie du marché des voilures tournantes civils et auront des coûts d'exploitation plus élevés que les véhicules eVTOL, ils pourraient être intéressants pour les applications où la vitesse est un facteur clé pour le succès de la mission, comme le transport médical aérien, la sécurité publique, certains taxis aériens et les services de desserte offshore.

L’avion électrique est une catégorie d’aéronefs plus larges qui comprend notamment les avions à voilure fixe propulsés par des moteurs électriques. Plusieurs prototypes ont été testés et le premier avion de transport léger équipé en retrofit d’un moteur électrique a volé en Décembre 2019. Les avions électriques ont des applications prometteuses pour l'aviation générale, les services de navette courte distance et l'aviation régionale. Cette technologie pourrait devenir une réalité commerciale au cours de la décennie 2020. La faisabilité de propulser des avions commerciaux de plus grande taille avec des moteurs électriques n'est pas encore clairement établie. Au lieu de cela, les avions plus larges pourraient avoir des systèmes de propulsion hybrides assistés électriquement pendant la phase de croisière pour réduire la consommation.

Les avions monocouloirs plus anciens et plus petits sont remplacés par des jets de conception plus avancée tels que l'Airbus A220, l'Embraer E-Jet E2 et le Mitsubishi SpaceJet. Ces avions monocouloirs sont désormais utilisés pour des services internationaux et ouvrent de nouvelles opportunités pour les petites et moyennes plateformes aéroportuaires. L’A321LR et XLR emprunteront bientôt des routes long-courriers, auparavant réservées aux avions de milieu de marché (MOM). Ces tendances signifient que les installations terminales et les aires de trafic doivent être plus polyvalentes qu'auparavant et compatibles avec une flotte plus diversifiée.

La fin de la production de l'A380-800 annoncée pour 2021 n'est pas la fin des avions plus larges (Large Aircraft). L'Airbus A380 et le Boeing 747-8 pourraient encore être exploité pour des services commerciaux à l'horizon 2040. La prochaine génération d'avions larges et longs est déjà présente avec les A350-1000 et 777-9. La croissance de la population mondiale, l'émergence de nouvelles mégalopoles à forte classe moyenne et la rareté des capacités côté piste/espace aérien justifient ces avions « jumbo ».

Les avions supersoniques seront probablement de retour dans les airs d'ici 2040. Près de 20 ans après le dernier vol de Concorde, au moins 3 projets portés par des start-ups américaines ont de nouveaux concepts inédits pour de petits jets supersoniques, destinés pour le service commercial et l'aviation d'affaires. Alors qu'une entrée en service (EIS) avant 2025 annoncée par ces entreprises semble ambitieuse, les démonstrateurs de Boom et de la NASA devraient voler dès 2021. De nouvelles normes seront nécessaires pour réglementer les émissions et le bruit de ces avions. Le retour du vol supersonique civil ne devrait pas entraver les efforts de l'industrie pour réduire l'empreinte environnementale de l'aviation.

Un marché civil hypersonique pourrait émerger à l'horizon 2070. L'idée d'utiliser des avions hypersoniques, des planeurs ou des fusées pour assurer une mobilité à très longue portée n'est pas nouvelle et a été proposée pour la première fois à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le développement de nouvelles technologies, et de nouveaux matériaux et procédés de fabrication pourrait les mettre à la disposition de l'aviation civile pour des services commerciaux ou pour l'aviation d'affaire. SpaceX a suggéré que son Spaceship réutilisable en cours de développement pourrait être utilisé pour voler sur des routes intercontinentales – telles que New York à Shanghai en moins de 40 minutes.

Que se passera-t-il si les compagnies aériennes elles-mêmes se divisent entre les opérateurs de vol fournissant des avions prêt-à-voler et titulaires d’un certificat d'exploitation, et les prestataires de mobilité développant l'offre commerciale et vendant des billets ? Ces charters d'un nouveau genre pourraient à la fois aider à tirer parti de la croissance dans les régions en plein essor où les exploitants aériens locaux doivent encore devenir plus sûrs et réintroduire plus de diversité sur les marchés matures. Ces exploitants pourraient en fait être les avionneurs eux-mêmes – ils forment déjà des pilotes et louent des avions. Des accords entre les différentes parties de ces « compagnies aériennes composites » qui pourraient être facilement recomposés et s'adapter aux évolutions de la demande pourraient être facilités par une nouvelle génération de contrats et de certificats propulsés par les technologies « blockchain ».

 

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